Tous les groupes en "habits de lumière" appartiennent à la zone urbaine, chaque quartier est représenté par un à six groupes de danses différentes. Chaque groupe possède son propre programme officiel d'activités qui sont élaborées par leur propre conseil de direction. Les préparatifs de la fête se réalisent durant toute l'année antérieure.
C'est, par exemple, ainsi que se programmeront les diverses activités qui permettront de récolter les fonds nécessaires aux nombreux frais que justifiera le fonctionnement du groupe.
Une des premières missions du conseil de direction sera de signer le contrat de confection des nouveaux habits. Le vestiaire doit en effet être changé chaque année. Il convient de signaler que tous les vêtements sont neufs et confectionnés avec créativité par des maîtres artisans spécialisés. Il faut aussi contacter suffisamment à l'avance les groupes de musiciens qui accompagneront les danseurs durant toute la fête et établir les contrats.
La majeure partie des groupes folkloriques commencent leurs préparatifs dès les premiers jours du mois de janvier par une messe pour la santé au Sanctuaire de la Vierge de la Chandeleur. De retour à l'endroit où auront lieu les répétitions, le conseil de direction porte un toast de bienvenue à tous les participants ; les premiers essais peuvent commencer. Les répétitions dureront tous les jours du mois de janvier et de février jusqu'à la veille du grand concours.
Deux jours avant le dimanche de l'Octave (Voir prochaines dates), le vendredi après-midi, les groupes de musiciens sont officiellement reçus par les danseurs. Les fanfares se composent de 80 à 200 participants en fonction de la quantité de danseurs du groupe. Cette réception, dont sont chargés les "alferados" (Parrains) et le président, se fait avec orchestre, pétarades et boissons chaudes alcoolisées, et toujours en compagnie de tous les danseurs.
Le samedi, les activités commencent à 4:00 h. du matin par les matines (messe de l'aube) au Sanctuaire de la Vierge. Après la messe, tous se dirigent au local de réception pour animer la fête de l'aube durant toute la matinée.
Durant l'après-midi tous les danseurs, élégamment vêtus de civil, se réunissent de nouveau pour assister aux vêpres. Ils défilent ensuite par les rues de la ville au rythme des fanfares qui les accompagnent. Le centre de la cité se remplit de spectateurs et de groupes qui, jusque très tard dans la nuit, feront vibrer Puno au son de ces mélodies trépidantes.
Très tôt le dimanche matin, quelque 70 groupes, réunis en différentes catégories, donnent le coup d'envoi du "Grand Concours de Danses en Habit de Lumière" dans les installations du stade de la ville le "Monumental Estadio Torres Belón". C'est un impressionnant mélange d'habits multicolores, de masques aux figures variées et originales et d'une incroyable quantité d'instruments musicaux. Chaque groupe s'efforce de démontrer son extraordinaire habileté à la danse et l'originalité créative de sa chorégraphie. On apprécie d'avantage encore la performance quand on sait que chaque groupe est formé d'un ensemble de 300 à 500 danseurs qui évoluent tous ensemble et en même temps dans cet impressionnant décor.
Dans le début de l'après-midi, la Vierge sort pour la seconde fois en procession dans les rues de la ville. Elle affiche une nouvelle toilette brodée de fils d'or et d'argent et son palanquin a été entièrement redécoré. A son passage, Elle reçoit à nouveau les multiples offrandes florales de toute la population de Puno. Derrière Elle, une multitude de fidèles suivis d'une file interminable de groupes folkloriques en habit de lumière. Accompagnés de leurs fanfares respectives, ils se sont joints à la procession et ils dansent en honneur à leur "Mamita Candelaria". Quand, au crépuscule, la Vierge regagne enfin son Sanctuaire, la fête se poursuit encore durant de longues heures sur les places et dans les différentes rues du centre de la ville.
Le lundi matin, la statue de la Vierge, sereine et souriante, est placée sur le parvis de son église pour recevoir officiellement la vénération de tous les groupes folkloriques. Dès 8:00 h. du matin, les groupes se concentrent à l'intersection de l'avenue "el Sol" et Lampa. De là, ils défilent en dansant le long d'un trajet préétabli par les principales rues de la ville, ils se dirigent vers le Sanctuaire de la Chandeleur sur le parc Pino. Là, chaque groupe recevra la bénédiction de la Vierge. En son honneur, tous danseront devant l'atrium. C'est un moment très intense pour chaque danseur qui, à cet instant, approche intimement sa "Mamita Candelaria , Lui exprime toute sa dévotion et lui promet de continuer à danser pour Elle. C'est aussi le moment où chacun exprime à la Vierge ses plus secrètes aspirations. Les groupes continueront leur "passacaille" qui croisera la Place d'Armes pour terminer leur parcours de cinq kilomètres au cimetière de Laykakota où ils rendront hommage aux membres du groupe qui s'en sont allés vers un monde meilleur.
La grande parade de vénération est une véritable fête populaire pour quiconque se trouve dans la petite ville lacustre. Il est courant de voir le public dormir depuis le dimanche soir sur les trottoirs pour pouvoir obtenir une place privilégiée au premier rang et profiter ainsi au maximum du spectacle sans perdre un seul détail du défilé. Les touristes étrangers qui auront la chance de se trouver à Puno en ces jours de fête doivent profiter au maximum de cette opportunité et festoyer allègrement avec cette marée humaine de figures qui dansent, chantent et souvent même invitent les visiteurs à les accompagner durant quelques pas de danse.
Durant tout le courant de la semaine, les différents groupes folkloriques continueront leurs célébrations el leurs danses dans la ville jusqu'au moment du fameux "cacharpari" ou fête d'adieu.
Tout commence par une messe où chaque comparse prend congé de la Vierge en la remerciant de tout ce qu'elle a fait pour le groupe et pour le peuple de Puno durant la fête de cette année. A la sortie de l'église, le groupe réalise une "passacaille" par les rues et les places en remerciant les musiciens qui les ont accompagnés durant toutes ces journées de joie. Après un succulent festin, tous continueront de danser jusqu'au petit matin.
Comme nombreux sont les groupes folkloriques qui fêtent leur "cacharpari", cette période d'adieu peut durer jusqu'à dix jours après l'Octave. Et bien souvent cette fin des festivités de la Chandeleur correspond au début des fêtes de carnaval qui animeront de nouveau la petite ville lacustre durant une dizaine de jours… mais il s'agit là d'une autre fête…